Le Sabar


"Sabar" est un nom générique qui désigne l'instrument, mais également la danse et la fête qui sont liés à cet instrument. Si l'on entend l'écho du sabar partout au Sénégal, sur les ondes radios comme au fin fond de la brousse, le sabar est avant tout l'instrument des griots wolof, lébou et sérères.

 Il existe plusieurs types de sabar qui contribuent à former l'ensemble des gammes de son, de la basse à l'aigu. Le sabar est une percussion en bois, dont la membrane en peau de chèvre est tendue par des chevilles en bois et des cordes qui permettent de l'accorder. Il se joue avec une main et une fine baguette. Les baguettes sont en bois de sump ou de dàqàr (tamarin).


nder tungune mbeng_mbeng Thiol xiin
le nder le tungune le mbëng- mbëng le thiol le xiin

Le sabar fait partie intégrante de la musique sénégalaise traditionnelle et moderne. A travers les rythmes et les solos, le batteur de sabar exprime des sentiments, des valeurs, des traditions qui sont ressenties par les auditeurs qui partagent la même culture. Les bàkk sont de véritables phrases musicales qui reprennent les tonalités sonores d'une phrase prononcée en wolof. Le sabar parle, son langage est connu des griots mais aussi en partie de l'ensemble des sénégalais. Les griots peuvent s'appeler par leur nom en jouant la devise attachée à tel ou tel patronyme, ils peuvent aussi plaisanter en reprenant des phrases chantées. Il s'instaure alors un véritable dialogue musical entre griots.

Le sabar est une fête qui a lieu sur la place du village ou dans une rue. Il est organisé à l'occasion d'un mariage, d'un baptême ou tout simplement par un groupe de jeunes femmes qui appartiennent à une même classe d'âge et souhaitent s'offrir un moment de plaisir.  Le tanneber est un sabar organisé en nocturne. Les femmes assises forment un grand cercle qui délimite l'aire de danse, tour à tour elles s'élancent vers le centre, devant la dizaine de batteurs de sabar qui jouent un rythme trépidant. Le déroulement des rythmes et des danses est codifié. L'ordre d'exécution des rythmes indique le début et la fin de la fête. Les rythmes sont variés : Saf, Ardin, Taggumbar, Njor, Farwujar, Thiébudiène, Baram Mbaye, Mbabas, Ndëj ou Kaolakh, Naari Gorong, Taatu Laobe... Les femmes connaissent les pas de danse qui s'accordent avec les rythmes mais le soliste principal se doit de suivre et de marquer les pas de la danseuse. La danse et la musique de sabar sont le résultat d'une relation intime, d'une observation et d'une anticipation réciproque, qui unit pour quelques secondes le musicien à la danseuse.
Dernière maj : 25/01/2007